page 2

Reconstitution Paléogéodynamique
du complexe volcanique du mont Saint-Loup.

Dans cette reconstitution, l’histoire du complexe volcanique est divisée en cinq phases (en excluant la phase pré-volcanique). Cette reconstitution se déroule de -1 Ma jusqu’à l’actuel, avec tous les phénomènes volcaniques associés. Tous les schémas seront représentés N‑S, c’est-à-dire du complexe volcanique du mont Saint-Loup vers la plage de la Conque.

Phase anté-volcanique

La région du Cap d’Agde ressemble à une lagune ou à une zone océanique avec une faible tranche d’eau.

Phase I, les tufs jaunes

Il y a plus de 1 Ma, un volcanisme basaltique se met en place. La présence d’eau provoque un dynamisme hydromagmatique avec formation de diatrêmes. L’étude des dépôts de tufs jaunes (D’Arco Y., 2003), met en évidence un dynamisme surtseyen.

Le dynamisme de type maar (figure 7) n’apparaît que pour des rapports eau/magma faibles. Lorsque cette valeur augmente, un régime surtseyen apparaît.

Cette figure montre le rapport m3 d'eau par m3 de lave traduit le type de dynamisme volcanique associé et l'explosivité de celui-ci.
Fig. 07 - Cette figure montre le rapport m3 d'eau par m3 de lave
traduit le type de dynamisme volcanique associé et l'explosivité de celui-ci.


Cinq structures de type diatrème ont été repérées par les méthodes de levé magnétique. La plus au sud, à 30 km du Cap d’Agde, est immergée au large.
Les laves en coussin n’apparaissent que pour un rapport eau/magma très important, l’explosivité du phénomène volcanique étant alors quasi nulle.

Aucune lave en coussin n’a été observée ni rapportée par les auteurs.

Des affleurements de tufs jaunes (photos 1 et 2), signature d’une mise en place de matériel volcanique en milieu aqueux avec altération des verres volcaniques en palagonite, sont visibles.

Plage de la Capitainerie, dépôts fins de tufs jaunes (Alain Guillon).
Photo 1 - Plage de la Capitainerie, dépôts fins de tufs jaunes (Alain Guillon).
Zone nord de la plage de la Conque. Dépôts des tufs jaunes redressés par les sills de basalte (Alain Guillon).
Photo 2 - Zone nord de la plage de la Conque. Dépôts des tufs jaunes redressés par les sills de basalte (Alain Guillon).

Sur la côte, les tufs jaunes affleurent le long de la plage de la Capitainerie au SO (photo 4). Au niveau de la plage de la Conque, ils sont visibles à la faveur de leur soulèvement par une intrusion de basalte ultérieure (phase IV).

La coulée de Baldy-Batipaume, le long de la D912, s’est mise en place directement sur les tufs jaunes en les thermométamorphisant. (Alain Guillon).
Photo 3 - La coulée de Baldy-Batipaume, le long de la D912, s’est mise en place directement sur les tufs jaunes en les thermométamorphisant. (Alain Guillon).
Tufs jaunes de la plage de la Capitainerie avec impact de bombe de basalte juvénile (Alain Guillon).
Photo 4 - Tufs jaunes de la plage de la Capitainerie avec impact de bombe de basalte juvénile (Alain Guillon).

 

On trouve ces tufs jaunes ailleurs que sur la zone côtière. Par exemple sur la D912 (photo 3), sous la coulée basaltique de Baldy-Batipaume (1 Ma), émise par le débordement du maar du mont Saint-Loup. Ils sont thermo-métamorphisés par la coulée, les enclaves d’argile sont transformées en porcelanite, celles de calcaire sont cuites.

Des bombes basaltiques sont incluses dans ces tufs. La coulée est en contact direct avec les tufs jaunes, sans l’intermédiaire des tufs gris (voir chapitre sur les tufs gris).
L’extension des tufs jaunes est importante, des forages ont montrés leur présence sous des dépôts superficiels entre le mont Saint-Loup et la plage de la Conque.


L’épisode I illustre la formation d’un cratère de maar  avec un dynamisme surtseyen, des dépôts de déferlantes basales se mettent en place à chaud dans une lagune provoquant leur palagonitisation.
Schéma 1 - L’épisode I illustre la formation d’un cratère de maar avec un dynamisme surtseyen, des dépôts de déferlantes basales se mettent en place à chaud dans une lagune provoquant leur palagonitisation.