On a vu plus haut que la carte distinguait, par bandes grossièrement  parallèles, une succession de terrains métamorphiques, distincts par la   roche d’origine, ainsi que de granitoïdes intercalés. Au §3.1, nous  décrivons les roches métamorphiques de la série du Bas-Limousin, dans leur  succession de degré croissant d’Ouest en Est, en montrant l’apparition des  roches ortho-dérivées. Pour chaque type, la description part de l’observation  des prélèvements sur un affleurement localisé. Au §3.2, nous décrivons de la  même façon la succession des roches intrusives. 
      3.1 Roches  métamorphiques
      Elles ont déjà fait l’objet de présentations lors du troisième entretien,  si bien que nous nous intéresserons principalement ici à l’origine des roches  transformées, en se reportant aux documents antérieurs. 
           
 Rappelons les  définitions utilisées pour distinguer les roches métamorphiques  par leur roche d’origine  : ceci  est résumé par l’encadré ci-joint.
       
      
        
           PARA…        
            
            La roche est d’origine sédimentaire 
              Exemples: 
               Grès Arkosique               paragneiss 
               Marnes                           paraamphibole | 
                      ORTHO…            La roche d’origine était magmatique 
              Exemples: 
               Granite                  orthogneiss 
               Basalte                  orthoamphibole  | 
         
        
          META…(succession / transformation)
          Préfixe accolé à la roche d’origine, lorsqu’elle est    identifiée: métamorphisme faible à moyen.  
            Exemple: métabasalte.           | 
         
       
      3.1.1 Roches para-dérivées.
        Nous avons déjà montré, lors des  précédents entretiens (schistes et quartzites des carrières de Travassac), des  exemples des roches les moins métamorphisées du secteur. En réalité, ces  exemples sont pris dans la série dite de Donzenac, mais elle se trouve  géographiquement tout à fait proche de la série dite du Bas-Limousin, dont il  est question dans l’entretien. Pour cet entretien, nous nous intéresserons aux  quartzites et micaschistes prélevés dans la zone étroite comprise entre les  isogrades d’apparition du grenat et de la staurotide : figure  10. 
      
        
          Figure 10 :  L’affleurement choisi, au lieu dit  « les Taupineries », est au  bord de la petite route D 170 qui suit le profond vallon du Maumont, à la  sortie de Donzenac, et qui se dirige vers Chanteix. Il est pointé par l’étoile  bleue sur le détail grossi de la   carte BRGM déjà citée. Il est situé juste avant le lieu dit  « Moulin du nègre », où apparaissent les premières staurotide,  affleurement mentionné dans la notice de la carte géologique. | 
           | 
         
       
       Il s’agit des  schistes de mésozone codés sur la carte « tf ρ3χ », dont la description à partir de l’examen en coupes polies (figure 11)  et lames minces (figure 12) est résumée ci-dessous .
      
        
          tf ρ3χ :    formations para-dérivées, dont les roches d’origine sont dans le haut    de la succession lithostratigraphique. Ce sont des quartzites feldspathiques et des micaschistes àbiotiteetgrenats almandinsglobulaires. Lastaurotideest    présente dans les termes les plus métamorphiques, en poeciloblastes. Grandes biotites poeciloblastiques, obliques sur la schistosité, témoins    du maximum de métamorphisme, post-schistosité. Les roches d’origine sont destufs volcaniques, de composition rhyo/dacitique. Ce sont donc des méta-tufs. | 
         
       
       La figure 11 d’une coupe polie ainsi  que les lames minces des figures 12a et 12b montrent l’origine  sédimentaire composite de ces roches : une phase d’origine argileuse en  lentilles où apparaissent les grenats et les silicates d’alumine,  est mélangée à la phase volcanique détritique (méta-tufs). Les échantillons  montrés ont été prélevés sur un affleurement situé juste avant l’isograde  d’apparition des staurotides. Les plis  sont visibles avec leurs charnières.
      
        
           | 
         
        
          
             Figure 11 
           | 
         
        
           | 
         
        
          Figure 12a  | 
         
        
           | 
         
        
          Figure 12b  | 
         
       
      A la suite de ces  quartzites et micaschistes codés  « tf ρ3χ », on entre dans le domaine  des « gneiss gris du Bas-Limousin » (figure 13), qui  constituent une bonne partie de la mésozone et de la catazone ; ils sont  codés «ζ2, ζ1-2 ». 
        
          figure 13 : l’affleurement échantillonné a été choisi au voisinage de  la gare d’Aubazine, juste après l’isograde du disthène dans la zone du  « gneiss gris ».
      
        
          ζ2, ζ1-2 : formations para-dérivées,    dont les roches d’origine sont cette fois dans le bas de la succession    lithostratigraphique. Ce sont des gneiss    gris, feuilletés,    quartzo-plagioclasique à deux micas, de texture grano-lépidoblastique. Ils révèlent le grenat almandin et tous les silicates d’alumine. Ce sont des méta-grauwackes, dont la fraction volcanique rhyo/dacitiqueest emballée dans une matrice    argileuse aboutissant à la     pélite. Cette dernière permet l’expression des silicates    d’alumine. | 
         
       
      Nous avons repris certains clichés du troisième  entretien pour les illustrer, et pour mettre en lumière, cette fois, la  « roche origine » : figures 14 et 15. Ils sont  stratifiés en séquences gneissiques de grain très variable, exceptionnellement  riches en minéraux index, grenats, staurotide et silicates  d’alumine, soulignant l’importance de la composante argileuse dans la   roche d’origine . 
      
        
           | 
         
        
          
             Figure 14 
           | 
         
        
          Figures 14 et 15. coupe  polie et dessin d’interprétation faisant apparaître la texture et la paragenèse  à almandins et silicates d’alumine des  gneiss gris  ζ 2   de la gare d’Aubazine. | 
           
 | 
         
        
          |   | 
          
             Figure 15 
           | 
         
       
         D’après le chimisme de ces gneiss, ce sont des méta-grauwackes :  ils correspondent à d’anciens sédiments terrigènes peu évolués et constitués au  départ d’une fraction clastique (claste=fragment) emballée dans une matrice à composition  argileuse. La fraction clastique est d’origine probablement volcanique, de  composition voisine de celle des tufs du  complexe volcano-détritique, sus-jacent dans la pile stratigraphique. 
  L’encadré ci-dessous  donne les définitions des termes usuels pour désigner les sédiments  détritiques, comme les pélites, les tufs et les grauwackes…
      
        
          Dénomination des divers types de sédiments détritiques,    à l’origine des roches métamorphiques para-dérivées.                      -    silts: sédiments fins, grains  4μ à 60μ 
          - pélites: silts argileux 
          - Grauwackes: roche lithique, à    grains de 60μ à 2mm, cimentés par ciment    argileux. Grains de minéraux ou de roches magmatiques… 
          - Tufs    volcaniques: fragments projetés de quelques mm et cendres. Éventuellement    soudés.     | 
         
       
        
      La figure 16 replace, sur  le fond de la carte géologique simplifiée, les noms des minéraux index le long  des isogrades d’apparition.
          |