3.1.2.Roches ortho-dérivées
        
  La figure  17 montre, superposé au fond de la carte géologique simplifiée, la nature  de la roche d’origine  pour les principaux affleurements, en distinguant  roches  para  et roches   
      ortho.
              Les ortho-gneiss de Cornil rζγ3 et les ortho-leptynites codées λ3  mi (Aubazine, figures 18,19, 20) ont été déjà évoqués, voire  décrits, dans des entretiens précédents.
      
        
           
 | 
         
        
          Figure 18  | 
         
        
           
 | 
         
        
          Figure 19  | 
         
        
           
 | 
         
        
          Figure 20  | 
         
       
      
        
          Figure 18 :  foliation dans la leptynite d’Aubazine, au Puy de Pauliac 
                Figure 19 : coupe  polie dans une leptynite d’Aubazine aplitique.  
                Figure 20 : A  Aubazine, les maisons anciennes sont construites en leptynite. | 
         
       
       L’encadré ci-dessous donne une vue synthétique des différentes roches  ortho-dérivées, avec leur codification sur la carte géologique, leur nature, et  leur origine déduite de l’analyse de la texture et du chimisme. On constate que  ces roches se rencontrent toutes à proximité -et au cœur- de l’anticlinal. 
        Dans l’esprit de ce  septième entretien, il faut s’efforcer de trouver la nature de la  roche  d’origine  de ces roches ortho, de la même façon que l’examen de la  texture et du chimisme ont permis de comprendre celle des roches para.
      
        
          Ancienneté de la roche d’origine             | 
          Code carte géologique,  
                 et nature             | 
           Roche d’ origine | 
         
        
          530 Ma 
                 cambrien | 
           rζγ3 
                   Gneiss Oeillés,  
                  embrèchiques | 
          Dérivent de    granites Calco-alcalin Monzonitiques | 
         
        
          460 Ma ? | 
          ζ4 
                Gneiss leptyniques | 
          Dérivent    d’anciens corps plutoniques | 
         
        
           435 Ma | 
          λ3 
                Leptynites d’Aubazine | 
          Dérivent    d’anciens granites potassiques | 
         
       
                  Ortho-Leptynites.
         Ainsi les leptynites*, codées λ3  mi, dites leptynites d’Aubazine, présentent une texture foliée très  homogène (figure 18) sans le moindre vestige de stratification ou  de litage pré-métamorphique.   
  Elles sont traversées d’anciennes  aplites : figure 19. La microcline rose domine, et la  composition est celle d’un granite alcalin à tendance potassique. Nous verrons  au §4 de l’entretien que les méthodes de datation, appliquées dans ce cas,  complètent les connaissances sur ce granite comme « roche  d’origine ».
                   Ortho-gneiss  leptyniques et migmatites.
       Nous allons maintenant nous intéresser aux  roches ortho au cœur de l’antiforme, toujours au bord de la rivière Corréze :  les différents affleurements apparaissent sur la carte agrandie de la figure  21. Le terrain métamorphique dominant est l’ortho-gneiss ζ4,  de la formation dite des leptynites d’Albussac,  de couleur grise, ayant une texture et une  composition leptynique. La teneur en silice est élevée, et le caractère  sodique marqué. 
         
      *Leptynite : gneiss leucocrate à grain fin, à  quartz et feldspaths alcalins dominants. La foliation est assez peu marquée à  cause de la faible teneur en ferro-magnésiens, micas et amphiboles. La roche se  débite souvent en pavés : figure 20.
      
        
           | 
         
        
          
             Figure 21 Fuseaux d’amphibolites δ11 sécants sur les leptynites
           | 
         
       
      Le terrain métamorphique est  recoupé par plusieurs corps importants de granite dit « de Cornil » γ4, qui est en fait une granodiorite dont on verra qu’elle  est la cause de l’anatexie intense, post-métamorphique, qui a fait évoluer une  vaste zone de gneiss vers des migmatites. Le site de l’entrée ouest du  tunnel de Cornil, avec ses affleurements de grande ampleur, très frais grâce  aux travaux, est particulièrement utile pour comprendre les phénomènes qui se  sont produits au contact entre le granite.  
      Les figures 22 à 24 montrent les blocs de  gneiss « emballés » dans le granite, et partiellement fondus à son  contact. Les panneaux de migmatite ont été pliés et étirés ;  certains mobilisats (zones fondues) ont subi le boudinage, et toutes ces  déformations se sont produites avant la mise en place finale et le  refroidissement. 
      
      
      
        
            | 
            | 
         
        
          
             Figure 22 
           | 
          
             Figure 23 
           | 
         
        
          Figures 22, 23 et 24 :  des panneaux de  gneiss ζ4 ont été  emballés dans le magma du « granite de Cornil », au moment de  l’intrusion, et ont subi un début de migmatisation.  | 
            | 
         
        
          |   | 
          
             Figure 24 
           | 
         
       
              Embréchites.
        La formation ortho la plus originale au cœur de l’antiforme est constituée par deux boutonnières  traversées par la Corrèze entre Pont de Cornil et Mulatet : il s’agit d’embréchite,  un ortho-gneiss qui a été porté à une température juste en dessous du  début de migmatisation. Son faciès est amygdalo-rubanné ( voir  entretien N°II), et la foliation est  à  peine marquée par les feuillets discontinus et ténus de biotite : figure  25 et encadré. 
       
        
          Figure 25 : coupe  polie dans un échantillon d’embrèchite de Cornil rζγ3. C’est un gneiss blanc, homogène et non lité. Sa texture est  amygdalo-rubanée,  à lits centimètriques  à Qz, microcline et plagioclase. La foliation est marquée par de  minces filets de biotite.Yeux reliques de monocristaux de microcline, en  amandes avec queues de recristallisations polygonales. 
      Les feuillets leucocrates se transforment par place en amandes et yeux feldspathiques centimétriques alignés dans les plans de  foliation : figure26. Il s’agit de feldspaths reliques,  automorphes, qui signent l’origine ortho de la roche. La figure 27 prise sur une coupe perpendiculaire à la foliation montre un faciès en tache et  réseau flou, comme si il y avait eu début de fusion. Le leucosome, très  homogène, a subi une recristallisation polygonale  : on donne à ce  type de gneiss, quelque peu limite, le nom d’embréchite. Le chimisme est  celui de granites calco-alcalins monzonitiques. Embréchite vient  du grec embrexo = imbiber.
      
        
           Figure 26 
 | 
         
        
          Figure 27   | 
         
          |