3.3     Roches magmatiques intrusives
         Dès l’introduction de cet entretien consacré au métamorphisme régional,  notre attention a été attirée par le fait que le vaste ensemble métamorphique  de l’anticlinal était recoupé par de très nombreux massifs, ou corps,  intrusifs. Et le §3.1 nous a bien montré, à propos des ortho-gneiss ζ4, qu’il n’était pas possible d’ignorer ces intrusions, si l’on voulait  comprendre la migmatisation conséquente de certains terrains. 
   Il est donc utile de les avoir au moins identifiés sur le terrain. Les  distinguer des roches métamorphiques ortho, auxquelles elles ressemblent  par le chimisme, est toujours aisé puisque par définition elles ont une  structure non foliée et une texture différente. De plus leur disposition  géographique, par rapport aux zones métamorphiques en bandes parallèles,  conduira à une interprétation en termes d’histoire post-métamorphique de la région. Ces massifs  sont toujours sécants par rapport à l’organisation des terrains métamorphiques :  voir la carte simplifiée de la figure 17. 
   Nous avons déjà mentionné l’importance du grand massif  de « granite de Cornil » γ4, au  centre de l’anticlinal  et des nombreux petits corps de même nature.  
   Toutefois, à mesure que nous nous éloignons de la bordure ouest de  l’anticlinal et que nous nous rapprochons de la région de Tulle, et de la  partie la plus orientale, la composition des terrains évolue pour faire place à  un caractère de plus en plus basique, manifesté par les amphiboles. Celles-ci  apparaissent massivement dans la tonalite de Ste Féréole, puis  deviennent très visibles sur le terrain par la multiplication de petits corps  d’amphibolites à hornblende et andésine, parfois de  quelques mètres, tous orientés suivant l’axe prédominant dans l’anticlinal,  c'est-à-dire l’axe sud-est/nord-ouest : figure 21 en bas à gauche.  Ce sont les fuseaux étroits, codés δ11, recoupant les leptynites d’Aubazine λ3 mi et les ortho-gneiss de la  formation des leptynites d’Albussac ζ4, représentés  sur la figure 28 ci-dessous.
        
            figure 28 : leptynites d’Albussac, échantillonné dans la carrière de Bonnel. 
       
             Tonalite.
         Sur la carte géologique, un autre massif intrusif, sécant sur les  zones métamorphiques, est particulièrement visible: c’est la tonalite,  disposée en un arc allongé, interrompu au Nord et flanquant le cœur de  l’anticlinal sur ses deux cotés, Est et Ouest. Elle est codée η2. Les affleurements de roche fraîche sont fréquents dans la région de Ste  Féréole : figures 29 à 31. La tonalite est une diorite plus  ou moins quartzique à gros grains de hornblende, et à feldspath andésine ; c’est donc une roche nettement basique, où le feldspath potassique est  rare : figure 31. La figure 30 est un grossissement de la figure  29 en lumière polarisée, où le pléochroïsme* des cristaux  automorphes de hornblende apparaît. 
        *pléochroïsme :  variations de couleur de certains minéraux en lumière polarisée non analysée.  Exemple : biotite et amphibole.
      
      
      
      
        
          Figure 29: coupe polie  de tonalite de Ste Féréole. La figure 30 montre un grossissement de  la même coupe en lumière polarisée non-analysée, faisant apparaître le  pléochroïsme des cristaux de hornblende, passant d’un bleu soutenu au  gris foncé. Sur la figure 31, le grossissement fait apparaître de petits  cristaux de microcline rose entre les grands cristaux de hornblende clivés. | 
         
       
        
           Hornblendites.
         La figure 32 est un cliché d’une coupe polie d’un prélèvement au  voisinage des tonalites de Tulle : il s’agit d’un affleurement de  ségrégation quasi-monominérale de hornblende,. La notice de la carte  géologique l’explique ainsi :  
            « les hornblendites résultent vraisemblablement de l’assimilation imparfaite des amphibolites par les tonalites lors de leur mise en place. » 
   
      
        
            | 
         
        
          Figure 32 : coupe  polie dans un prélèvement de hornblendite au nord de la ville de Tulle.  Les lignes de clivage diffèrent suivant l’orientation de la coupe par rapport à  l’axe des prismes. | 
         
       
          |